Phèdre |
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Traduction di texte: Gerard Pierrat © Editions Gallimard Adaptation de Marianne Pousseur. Une production de la Compagnie Khroma, en coproduction avec le Théâtre de Liège et le Théâtre des Tanneurs. Avec l'aide des Brigittines et de la Maison des cultures et de la cohésion sociale de Molenbeek. Avec le soutien du Ministère de la Communauté française Wallonie-Bruxelles, service du Théâtre. _____________________________________________________________________________________________ Après avoir présenté « Ismène », spectacle jouissant encore à l’heure actuelle d’un grand succès international, la compagnie Khroma poursuit sa recherche sur la tragédie et ses ramifications dans le monde contemporain. Pour ce faire, Marianne Pousseur et Enrico Bagnoli s’appuient une nouvelle fois sur un des monologues dramatiques de Yannis Ritsos : « Phèdre ». Phèdre est le deuxième volet du triptyque dont la troisième partie sera "Ajax" dont la création est prévue pour 2015 .
La Phèdre
de
Yannis Ritsos est une femme accomplie. Elle est touchée par un amour
soudain, sans préavis, amour qui changera sa vie de façon
définitive. Malgré la différence d’âge, inconcevable quand il
lie une femme à ce stade de la vie à un homme qui pourrait être
son fils, Hippolyte, et malgré le lien presque filial qui les unit,
cet amour pourrait être beau, pur, juvénile. La réponse est
brutale. Cette passion est coupable, impure, sale. Dans la bouche
d’Hippolyte, les femmes sont en elles-mêmes coupables d’impureté,
bien avant d’avoir commis le moindre crime. Au-delà de la question
de la féminité, se pose, simplement, celle de la Pour
dense qu’elle soit, la violence de Phèdre est un viscéral et
mental théâtre de l’intérieur Dans cette parole, Phèdre
s’adresse à un Hippolyte absent, mais retourne sa violente et
rageuse parole vers sa propre intériorité autant que vers le
spectateur. La source de cette pièce est la phonation vocale
« en
direct ». Cette scénographie sonore est
fascinante : entre les infinitésimaux battements de cœur et un
séisme quasi-final, un continuum de ténues explosions scandent ce
spectacle. Quant
à la scénographie visuelle, elle se tient dans un noir absolu.
Douze câbles resserrent l’espace scénique ; en fond de
plateau, elles encadrent cinq plaques de métal sur lesquelles, en
fin de spectacle, Marianne Pousseur projette violemment des capteurs
sonores. De manière globale, la lumière n’est pas
l’accompagnement redondant d’une théâtralité ; au
contraire, par sa risquée mais bouillante abstraction, elle en est
une des structures essentielles. Au risque d’être mal compris,
précisons combien tout ce dispositif, raffiné et construit, est
discret. Le
spectateur est désorienté, piqué au vif, attiré dans des gouffres
d’inconnu qui se vivent comme un suspense. Frank
Langlois - ResMusica
Une
voix, un chant, des mots, mélodies lancinantes ou chuchotées,
rauques, écorchées de consonnes
ou douces du miel de la séduction d'un corps qui s'avoue dans
l'intimité : c'est l'art de Marianne
Pousseur, comédienne et musicienne, chanteuse et compositrice. Avec
l'interprète, en fusion, vit la scène d'Enrico Bagnoli, magicien de
la lumière et de ses ombres, de la matière et de ses
transformations surprenantes, pas spectaculaires, mais qui
métamorphosent subtilement
notre perception de l'espace, tout comme le fait la création sonore
de Diederick De Cock.
Ensemble, ils rendent palpable un champ mental, peut-être
l'enfermement de Phèdre dans sa passion pour son beau-fils
Hyppolite. Michèle Friche - Le Soir |
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