L'Enfant et les Sortilèges 

Fantaisie Lyrique de Maurice Ravel  Livret de Colette

Photos de la version 2013 a L'Operà Royale de Wallonie a Liège

  • L'Enfant et les Sortilèges : Extraits du 14... par operaliege
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    EXECUTIVE PRODUCER Opera de Rouen Leonard de Vinci
    DIRECTION Marianne Pousseur,Enrico Bagnoli
    CONDUCTOR Oswald Sallaberger
    SET AND LIGHTING DESIGNER Marianne Pousseur,Enrico Bagnoli
    COSTUMES  Anne Van Bree
    SINGERS

    Eve Christophe (L'Enfant), Mary Saint-Palais (Le Feu Le Rossignol La Princesse) , lsabelle Cals (Maman, La Tasse chinoise,L'Ecureuil), Isabelle Dupuis Pardoèl  (La Libellule, La Bergère), Lucv Grauman (La Chatte), Ivan Mathiakh (L'Arithmétique, La Théiére) ,Paul-Alexandre Dubois (L'Horloge comtoise, Le Chat), Pierre Corbel (Le Fauteuil), Christophe Le Paludier (La Rainette),Vincent Billier (L'Arbre)

     
    ORCHESTRA Leonard de Vinci
    CHORUS Leonard de Vinci
    Direction of the Chorus Laurence Equilbey assisted by Daniel Bargier
    Children Chorus Maitrise de Caen directed by Robert Weddle
    PREMIERE Rouen January 2001

    Quand on pense à L'enfant et Ies sortilèges, on commence par retrouver dans notre mémoire l'image de l'opéra ou il y a une tasse ou un fauteuil qui danse C'est ainsi C'est l'image la plus répandue et c'est presque un emblème, mais c'est aussi un cliché.

    Le moteur dramatique de I'opéra, ne consiste pas dans I'exhibition complaisante d'une série d'objets et d'animaux jouée souvent à la limite du cabotinage ou du monde fantastique de contes de fée, mais c'est un enfant ou plutôt, c'est l'enfant. Donc pas un enfant particulier l'enfant de Colette n'a pas de nom - mais l'enfant en général, ou encore mieux l'enfance. Pour nous, au fur et à mesure de notre plongée dans cet opéra, l'enfance a révélé toute la complexité, la réactivité, le doute, l'angoisse qui étaient cachés derrière l'aspect ludique du livret.

    Les objets qui parlent ne sont jamais pour l'enfant motif d'amusement, Ils sont là pour lui rappeler ses fautes, commises consciemment ou non, le responsabiliser, le culpabiliser, le faire souffrir.

    Cette vision est naturellement la perception intérieure de l'enfant. Et c'est ce monde­ là, plus fantasmatique que ludique, que nous essayerons de mettre en scène. En travaillant sur l'opéra, nous avons retrouvé nos souvenirs d'enfance, comment les irrégularités du papier peint de la chambre de la grand-mère, une fois la nuit venue, se transformaient en visage terrifiant. Ainsi un rayon de lumière qui venait de l'éclairage de la rue, projetait sur le plafond de notre chambre à coucher une ombre terrible, qui revenait tous les soirs au moment d'éteindre la lumière.  

     

     

    Les enfants ont la faculté de donner vie aux objets, afin de les détacher d'eux-mêmes et d'adapter leur monde intérieur à leurs facultés croissantes de compréhension. Ainsi, ce sont les cauchemars de l'enfant - peu importe que le sommeil soit réel ou non - qui déclenchent un vertige visionnaire, qui animent les objets, qui font parler les animaux. Et c'est grâce à cette même imagination que l'enfant pourra surmonter les épreuves et se  réveiller » sereinement au monde réel.

    C'est pour cette raison que nous avons décidé de monter L'enfant et Ies sortilèges dans un contexte historique indéfini, universel. Les décors et les costumes seront composés d'un mélange d'éléments modernes et anciens, cassant toute référence à une période précise. Une utilisation pointue de la technologie multimédia côtoiera les moyens les plus traditionnels du théâtre d'autrefois.

     

     

     

    PRESS

    Opéra International n.255 Mars 2001

    ROUEN - L'Enfant et les Sortilèges - Ravel

    Marianne Pousseur et Enrico Bagnoli, les concepteurs du spectacle, ont choisi d'aborder la délicieuse «fantaisie lyrique » de Ravel à travers les yeux de l'Enfant, un enfant universel, confronté à ses peurs nouvelles et ancestrales. Un enfant qui se heurte, pour la première fois, à la vie dans toute sa cornplexité, avec ses contradictions extrêmes, ses choix, ses sourdes et constantes zones d'ombre...

    La haute silhouette de Maman, en­ceinte (un rival ?), se détache massive et inquiétante, comme une ombre chinoise, porteuse certes d'une future vie, mais si angoissante en cet état. Alors, l'Enfant boude, se révolte, s'empresse de désobéir pour mieux se faire remarquer, se venge sur ses jouets, ses lectures, les animaux qu'il côtoie, les végétaux... Mais, inévitablement, tout bascule, l'initiation est rude, blessante, salvatrice enfin. L'Enfant émerge dans toute son innocence d'origine... Un en­fant, tout simplement!

    Dans cette approche, le texte de Co­lette semble renouer avec sa fraîcheur première. Le caractère ludique de l'opéra - celui qui s'impose en général presque systématiquement -, disparaît au profit d'un monde où la fantasmagorie a choisi de régner. L'Enfant apparaît presque écrasé par cet écran géant qui décuple les personnages, démultiplie les objets et les fait danser sans logique, en mélan­geant le tout avec extravagance.

    Le jardin, pour sa part, montre un univers confiné, circonscrit en fond de scène par de multiples cages et cla­piers. La conquête de la liberté sera pour l'Enfant semée d'embûches, mais les animaux, comme les végé­taux, possèdent eux-mêmes une âme pure et tout rentrera dans l'ordre... jusqu'à la prochaine alerte.

    Malheureusement, le bonheur visuel qu'offre ce spectacle intelligent, est gâché par les réelles faiblesses du pla­teau vocal. Il convient cependant d'en détacher Eve Christophe, Enfant impliqué, et surtout Isabelle Cals, dont la voix se projette avec sûreté. Les jolis moyens lyriques de Mary Saint-Palais se heurtent aux vives ten­sions des trois rôles virtuoses qu'elle incarne : le Feu, le Rossignol et la Princesse. Excellents, la Maîtrise de Caen, ainsi que le Chœur Léonard de Vinci dirigé par Laurence Equilbey. En ouverture de soirée figurait une autre oeuvre de Ravel, Ma Mère l'Oye, dans une splendide production chorégraphique de Thierry de Mey, qui rejoignait, par bien des aspects, les partis de L'Enfant et les Sortilèges conjointement représenté... Au pu­pitre, Oswald Sallaberger a montré une réelle inspiration et une vraie hauteur de vues. Il aime assurément la musique de Ravel, et il le prouve.

     

    José Pons, Opéra International n.255 Mars 2001

     

    Le Monde de la Musique n.252 Mars 2001